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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 14:22
Photo-Gaby-Massou.JPGLe journal des communistes de Boulogne-Billancourt « L’étincelle » a rencontré Gabriel Massou, président du groupe Communiste, Alternative citoyenne, Républicain et Parti de Gauche au Conseil régional de l’Ile de France, candidat sur la liste du Front de Gauche. Nous vous communiquons l’intégralité de cette interview

 

 

Que propose le Front de gauche pour le développement de notre région ? Pour y créer des emplois ?

 

Nous proposons de poursuivre et d’amplifier l’action engagée lors de la précédente mandature, d’innover lorsque cela s’avérera nécessaire, afin de conforter l’emploi et le développement économique comme une des priorités majeures de l’action régionale.

 

Sur les moyens financiers, ces six dernières années ont vu les crédits régionaux consacrés à l’emploi et au développement économique multipliés par trois. Nous irons encore plus loin en créant un Fonds régional pour l’emploi et la formation, mutualisant fonds publics et privés, afin de démultiplier les actions entreprises. Ce fonds organisera une sélectivité du crédit et des aides publiques, selon différents critères sociaux et environnementaux. Aucune aide publique ne sera accordée à une entreprise qui licencie ou qui organise le licenciement dans une de ses filiales ou autre unité.

 

Sur l’ambition, nous poursuivrons la déclinaison du SRDE (Schéma régional de développement économique) qui, en 2006, a défini une vision stratégique et novatrice du développement économique francilien. Ce SRDE affirme l’ambition de contribuer à un nouveau type de développement. Un développement –durable, pour tout dire– qui initie une nouvelle dynamique économique, sociale et environnementale. Et dont la pertinence serait jugée à l’aune de nouveaux critères d’évaluation de la richesse régionale. Différents de la simple mesure du PIB, par exemple.

 

Ainsi, huit "filières stratégiques" (automobile, aéronautique, industries de la création, services à la personne, éco-activités, tourisme et loisirs, optique et systèmes complexes, services financiers) ont été définies pour conforter l’industrie francilienne. Nous poursuivrons ce choix d’une économie diversifiée, s’appuyant sur tous les atouts régionaux, en confortant le développement de ces secteurs industriels. Nous proposons ainsi la création d’un plan de soutien à l’industrie (notamment à l’innovation industrielle – nouvelles technologies de l’énergie, motorisation propre, isolation du parc des anciens bâtiments) et aux productions agricoles (notamment paysanne et biologique).

 

Bien évidemment, nous ne concevons l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation d’une telle politique que dans le cadre de la plus large concertation. Concertation avec les chefs d’entreprises, les collectivités locales, les chambres de commerce ou d’artisanat, etc. Une concertation avec tous les partenaires de la Région. C’est-à-dire aussi les salariés des entreprises, comme ce fut le cas lors de l’élaboration du SRDE. Cette participation des salariés nous semble cependant encore largement insuffisante et par trop ponctuelle. Nous proposons donc d’aller plus loin en leur conférant un droit de regard, de contrôle et d’intervention inédit sur toute décision régionale les concernant ou les impliquant.

 

Notre ville a une irrigation du métro, des bus, un accès peu éloigné au RER C, au tram, aux trains de St Lazare ou Montparnasse. Mais un problème important se pose : les  deux grandes avenues joignant le Pont de St Cloud et le Pont de Sèvres à Paris traversant notre ville subissent embouteillages et parfois accidents. Ceci étant dû  au manque d'équipements des communes plus éloignées, à la distance domicile-travail. Le maire et son équipe parlent d'un projet pharaonique, qui ne se réalisera jamais, d'enfouissement de ces avenues. Ce que nous proposons comme amélioration du maillage de l'Ile de France n'est-il pas beaucoup rationnel ?

En effet, on voit ici que le projet d’enfouissement des axes routiers surchargés, bien qu’il puisse être bénéfique pour les riverains, ne permet pas de résoudre un problème structurel concernant l’aménagement et le développement des infrastructures de transports de la région toute entière.

Il faut bien sûr poursuivre le développement des transports en commun de banlieue à banlieue, avec un meilleur maillage, qui passe notamment par des infrastructures en rocade du type Arc express, et davantage de bus.

Au-delà, les enjeux sociaux et environnementaux actuels montrent que c’est tout l’aménagement de la Région qui doit être repensé, en particulier la répartition et les équilibres entre secteurs d’emploi et de logement.

Toutes ces dernières années, au groupe des élus CACRPG, nous avons porté sans relâche cette conception nouvelle de la Région. Le Gouvernement continue quant à lui de s’y opposer… Il faut bien entendu poursuivre ce combat !

 

Le gouvernement et Valérie Pécresse, tête de liste de l'UMP en Ile de France, veulent nous imposer leur "Grand Paris". Pourquoi le front de gauche alerte-t-il les habitants et les salariés à ce sujet ? Que propose-t-il pour le développement de notre région ?  Pour y créer des emplois ?

La conception de l’aménagement prônée par le gouvernement n’est pas tenable : elle laisse de côté une grande partie des populations, des territoires, nie la crise énergétique et renforce les inégalités entre les territoires en concentrant tous les emplois sur quelques pôles. C’est cette logique qui est à l’origine de la crise actuelle et c’est donc bien une toute autre logique qu’il faut désormais promouvoir aujourd’hui ici et dans le monde. Le projet de métro automatique appelé le « Grand huit » de Christian Blanc propose de relier entre eux ces pôles spécialisés et ne répond en rien aux besoins des franciliennes et franciliens.

 

Il faut à l’inverse répondre en urgence aux besoins essentiels des populations pour le droit au logement, à la formation, à l’emploi, à la culture, aux loisirs et à une véritable qualité de vie. C’est le seul moyen de travailler ensemble à un projet partagé, juste et démocratique. Le potentiel de notre région réside dans la mise en mouvement de toutes ces énergies, capacités, intelligences, de tous ses territoires avec leur identité, leur histoire, leur force, dans le respect des populations et des élus.

 

Que propose le Front de gauche pour impulser des initiatives citoyennes afin d'améliorer son projet, le faire soutenir par le vote d'abord, puis veiller à son application, en résumé, faire grandir la démocratie ?

 

La liste du front de gauche s’engage à mettre en œuvre dans le plus grand nombre de secteurs des démarches participatives permettant aux franciliennes et aux franciliens d’intervenir sur les choix de la Région. Des budgets participatifs, le droit de recours aux référendums d’initiative citoyenne seront des outils pour faire grandir la démocratie. Les Régions peuvent constituer un échelon important pour promouvoir une pratique politique nouvelle. Pour y contribuer nous proposons de créer dans les départements et au plan régional des Assemblées participatives des citoyens, des citoyennes et des acteurs sociaux.

- Quelles seront les conséquences de la réforme des collectivités  locales sur nos impôts, sur les réalisations sociales et culturelles, sur la place de l'intervention citoyenne ? Qu'en pensent les élus des communes, départements, régions ?

 

Depuis plusieurs mois, les élu-e-s de gauche, mais plus largement les élu-e-s des collectivités territoriales, d’horizons politiques et de responsabilités diverses, sont mobilisés contre la réforme des collectivités territoriales, telle que l’envisage le gouvernement et le chef de l’Etat.

Cela pour plusieurs raisons.

En effet, cette loi comprend la Réforme de la Taxe Professionnelle. Une taxe qui représente 35 milliards d’euros de ressources pour les collectivités territoriales et l’Etat. Or, si sa modernisation est nécessaire, elle ne doit pas s’effectuer au détriment des ménages. Car, c’est bien ce qui risque de se passer.

Je vous rappelle que 73% des investissements publics sont le fruit des collectivités locales : écoles, logements, infrastructures de transports, équipements sportifs, médiathèques, crèches, aides aux associations, centres sociaux, formation, santé…. Ce qui est bénéfique aussi bien à l’emploi, qu’à la qualité de vie de chacune et chacun d’entre nous. Or, ce nouveau cadeau fiscal fait aux entreprises, a toutes les chances de se retourner contre les populations, en se traduisant par une augmentation des impôts locaux.

Car il va bien falloir trouver l’argent quelque part si les collectivités veulent continuer à mener leurs politiques en faveur des habitants.

L’objectif du gouvernement est simple : confier ces services au privé, ce qui impliquerait le sacrifice des services les moins rentables, des populations les moins solvables, des territoires les moins favorisés. Un contexte dans lequel la détresse du monde associatif, sportif, culturel va s’aggraver.

Pourtant, face à la crise les services publics ont démontré leur efficacité sociale, en étant des amortisseurs des désastres sociaux qu’elle a provoqués. Ce dont le Président de la République se vante d’ailleurs.

Enfin, la volonté de fondre les départements et les régions dans un même moule pour mieux les asservir, et de mettre en place un mode de scrutin uninominal à un seul tour dans le but de supprimer la parité homme-femme, de liquider toute diversité et de renforcer le bipartisme, est une attaque en règle à la liberté même des citoyennes et des citoyens.

Il s’agit d’éloigner le plus possible les élus des citoyens, pour n’en faire que des techniciens de la politique. Ce nouveau mandat de conseillère territoriale et conseiller territorial va conduire à la disparition de  la moitié des élu-e-s.

C’est pourquoi, la réforme des collectivités territoriales ne concerne pas que les élus, elle concerne toute la population, tous les fonctionnaires territoriaux. Elle nécessite une bataille de grande ampleur pour repousser les projets gouvernementaux.

 

 

 

 

 

 

 


 

 

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